Impact de la stimulation médullaire par courant continu dans la récupération motrice du membre supérieur après un accident vasculaire cérébral

Récemment, la stimulation médullaire en courant continu a été développée. Elle consiste à faire passer un faible courant électrique entre deux électrodes (i.e., une anode et une cathode) positionnées en regard de la moelle épinière ce qui va polariser les neurones. Nous faisons l’hypothèse que la stimulation ciblant la moëlle et les nerfs périphériques du membre parétique (paralysé partiellement) pourrait avoir un effet bénéfique sur la fonction motrice.

Nous proposons une étude « preuve de concept », randomisée, en double aveugle. Quinze patients victimes d’AVC avec un déficit moteur du membre supérieur seront inclus. Ils viendront pour 3 visites où ils recevront 3 stimulations avec des paramètres différents dont une stimulation placebo.

1. Quel projet avez-vous présenté dans le cadre de l’Appel à projets 2025 ?

Le projet STIMPLEX cherche comment renforcer les fibres nerveuses qui commandent le bras paralysé après un AVC. Nous utiliserons un faible courant électrique entre deux patchs (nuque et racines des nerfs) et nous testerons quelle direction du courant utiliser pour améliorer le patient.

2. Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ce sujet ?

En tant que neurologue, je me suis intéressée particulièrement à comment les patients récupèrent leur motricité après un AVC. Mes recherches portent sur des moyens pour augmenter cette récupération en utilisant des courants électriques ou des champs magnétiques de faible amplitude. C’est ce qu’on appelle la stimulation cérébrale non invasive. Dans ce projet, le coté innovant repose sur le fait qu’on va essayer de renforcer la sortie des voies cérébrales, c’est-à-dire la moelle épinière.

3. Quel(s) étai(en)t le ou les objectifs initial/aux de votre projet ?

Mon projet vise à trouver quel est le bon « montage » de cette stimulation qui permettrait d’augmenter la réponse des fibres nerveuses motrices qui commande le bras paralysé. En augmentant la force de réponse de ces fibres, on pourrait augmenter la force de certains muscles du bras. Nous essaierons aussi de comprendre si l’effet que l’on observe est uniquement localisé aux électrodes, ou si elle se transmet au cerveau.

4. En quoi les résultats de votre projet pourraient-ils bénéficier aux victimes d’AVC ?

Une fois l’étude finie, nous connaitrons quelle est la meilleure manière de stimuler les fibres nerveuses issues de la moelle qui vont commander le bras déficitaire. Ainsi, nous pourrons réaliser une étude de plus grande envergure, en répétant les séances de stimulation avec les paramètres que l’on aura choisis (au moins 10 séances). En effet, il faut plusieurs séances pour avoir un effet durable sur la motricité. Ainsi, les patients pourraient voir bouger leur bras affecté avec plus de facilité.

5. Avez-vous un petit mot pour nos donateur(trice)s ?

Mes sincères remerciements pour cette opportunité, qui je l’espère mènera à un bénéfice substantiel pour les patients.